J’adore les expériences de voyages. Aussi longtemps que ce serait possible, je récidiverai. Ce sont des vécus qui composent votre existence. Si vous êtes aventurière comme moi, c’est le jackpot. Les envies et les effervescences auraient trouvées toute leur essence. Chaque voyage pour moi est un cahier ouvert. Vous pouvez à tout moment y apposer les lettres, reflets de vos souvenirs. Et comme un voyage n’arrive jamais tout seul, ce cahier restera un réceptacle à la succession de toutes ces portes déverrouillées par le trajet. J’aime sortir de mon cadre habituel pour découvrir d’autres horizons, y faire des choses et rencontrer des silhouettes.

Mais que se passe-t-il quand j’entends cette portion de phrase ? Mesdames, Messieurs, ici votre commandant à bord, nous allons bientôt décollé. De grosses boules surgissent en toute vitesse dans mon ventre. Voyager en avion n’a pas toujours été une partie de plaisir pour moi. Je veux dire que j’ai un petit mal de l’air. Le taux de stress qui m’habite quand je dois prendre cet engin volant dépasse le niveau ordinaire. La peur, les pincements au ventre, l’impression du vide pesant, les images de crashs des films d’actions qui défilent par milliers…la combinaison donne un cocktail plus qu’explosif. 🤦‍♀️ 🤦‍♀️ 🤦‍♀️

Les gens disent que c’est mieux quand c’est un vol de nuit. Parce que c’est le moment habituel du sommeil et il vous rend visite. Je ne sais pas si c’est moi qui ne donne pas à chaque fois le numéro de mon siège à MONSIEUR SOMMEIL ou si je ne suis pas assez accueillante. Bien installée sur mon siège : dossier redressé, objets rangés, ceinture très bien bouclée et serrée. Tout en moi était tranquille et calme. Puis cette phrase…ces mots qui déclenchent mon mal : Mesdames, Messieurs, ici votre commandant. Nous allons bientôt décoller.

L’idée de redescendre m’a traversé. Mais ce n’était envisageable et je savais. J’ai adressé une prière rapide à qui de droit. J’ai serré les fesses pour canaliser et empêcher les boules dans mon ventre de s’échapper. J’ai fermé les yeux avec une forte énergie. J’ai pris la couverture pour emballer tout mon visage. Je voulais juste qu’elle passe. Cette étape où l’oiseau prend son envol. Mon supplice a duré quelques minutes. Cette masse de plusieurs tonnes voltigea enfin. L’appareil s’est stabilisé par la suite. Pourtant, mon état ne s’est pas tout de suite amélioré. Il y a une phrase que quelqu’un a répété à côté de moi quelques jours avant le voyage qui est revenue me hanter : au moins quand la panne intervient sur la terre ferme, on peut espérer trouver une solution. Mais une panne en l’air dans le vide ?

J’avais besoin de câlins en urgence. J’ai doucement touché la MAMAN à côté de moi. Je lui ai dit : excusez-moi, j’ai besoin d’un câlin. J’ai des boules au ventre et j’ai l’impression que je vais commencer à trembler. Elle a répondu : c’est votre premier voyage ? Euh…NON. Je crois que j’ai juste du mal à m’habituer malgré les nombreuses fois. Elle a dit : Prenez ma main. C’est votre souffre-douleur. Serrez-la à la taille de vos boules au ventre. Ça ira. Elle m’a sorti la célèbre phrase : l’avion c’est le moyen de voyage le plus sécurisé. Vous ne risquez rien. La tension dans mon ventre a baissé. Je me suis redressée et j’ai vu de loin l’appareil roulant qui comporte les repas à distribuer. Quelques traces de sourires sont apparues sur mon visage. Le reste du voyage s’est passé dans le calme.

Au moment de l’atterrissage, j’ai rattrapé la main de cette parfaite inconnue. Une fois l’engin posé, elle m’a regardé dans les yeux avec joie. Elle a dit : Peureuse. Mais je n’ai pas choisi de ressentir ces choses. Vous arrive-t-il de ressentir ces mêmes choses ? Comment vous faites pour le surmonter ? Avez-vous connaissance des astuces pour ne plus voyager avec ces sentiments de boules au ventre ? Merci de partager.

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